Mère Sainte Marie, une femme inspirée

Droite, forte, enthousiaste, audacieuse, elle se révéla être une grande mystique, capable d'obéissance et de fidélité extrêmes, ainsi que d'une détermination qui n'a eu d'égal que sa clairvoyance, son humanité et sa volonté de parvenir à ce pourquoi elle se sentait spirituellement investie.

La biographie de Mère Sainte-Marie décrit le parcours difficile mais réussi d'une femme fragile, empreinte d'une certitude : la certitude reçue de la Vierge Marie qu'elle serait indéfectiblement appuyée - elle et toutes celles et ceux qui l'accompagneraient - dans sa perspective de réalisation d'une oeuvre éducative au service des plus petits.

Dès ce jour, elle ne douta jamais... et cette foi rayonnante, émaillée de mille fioretti - contribua à la naissance de cette Congrégation tant souhaitée, à Douvres la Délivrande. Son premier attrait la tournait spontanément vers " les  pauvres petites filles orphelines ". Son intention : les sauver d'une condition d'  "objet", les soustraire à une vie promise à des servitudes méprisables. 

Très vite, elle s'inquiéta aussi de celles qui, comme elle, étaient victimes de malformations physiques. Une salle de soins fut conçue spécialement, encore visible dans le parc, dans laquelle furent pratiquées les meilleures techniques médicales de l'époque : 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Thibout_de_la_Fresnaye

Son charisme naturel, son regard sensible à la recherche chez l'enfant de "La Personne", a été une de ses grandes visions d'avant-garde. A une époque où l'éducation se bornait à " faire obéir " et à considérer enfants et jeunes comme "mineurs" dans la société, elle inventa de les considérer comme " majeurs " et de les accompagner avec intérêt afin de les révéler à eux-mêmes. Cette façon de considérer l'éducation attira des parents qui lui demandèrent de créer un pensionnat.  De ce jour, des écoles et internats se développèrent en France et à l'étranger.

L'oeuvre initiée à La Délivrande s'étendit peu à peu, grâce au mécénat du Comte d'Osseville son père, pour répondre aux besoins et aux demandes. Des jeunes filles, attirées par le charisme de cette petite Congrégation, s'adjoignirent en nombre pour soutenir le monastère naissant et l'oeuvre éducative qui lui était confiée.

En 1848, la fondation d'une maison-fille à Norwood au sud de Londres fut une étape déterminante pour la liberté d'action de la Fondatrice.

Luttant contre l'esprit de clôture - elle préférait l'action - elle initia les premiers départs des religieuses vers des missions à l'étranger. 

La demande pressante de Mgr Désiré-Michel Vesque, originaire de Honfleur, l'amena à l'ouverture d'une communauté sur l'Ile de Roseau dans les Antilles anglaises.  Le pas était franchi pour des actions missionnaires.    

Mère Sainte-Marie s'éteignit vaillante en 1858, aimée par ses Soeurs et reconnue dans son charisme par l'Eglise. Aujourd'hui, sa présence au sein de la Congrégation et au coeur des Soeurs reste lumineuse : une présence d'amour spirituel et humain, d'engagement et de liberté.