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La maison de fondation était bien petite ; or, Mère Sainte Marie souhaitait une église, dont elle dessina même les plans. La réalisation complète de cet édifice, pour des raisons complexes, dura des décennies; la fondatrice cependant eut la joie d'en apercevoir les prémices : les gros piliers du chœur et l'abside de la Chapelle en sont témoins. L'achèvement de cette chapelle dédiée à la gloire de Dieu, à la beauté de sa création, ne prit corps qu’au moment du centenaire de la Congrégation (1931).
Cet événement permit à René Lalique, maître-verrier alors au sommet de son art, d’exercer son talent d’une manière toute nouvelle. La Supérieure, Mère du Saint Coeur de Marie, souhaitait pour l'occasion un grand crucifix translucide, symbole de la Fidélité. Demande est transmise à Lalique pour en assurer la réalisation. Séduit par le lieu, il propose en outre 3 verrières dans l'abside, selon une technique qu'il a inventée : une juxtaposition de dalles en verre coulé-moulé-pressé. Pour accompagner ces éléments, il conçoit un retable, deux colonnes lumineuses, un banc de communion et un tabernacle. Une lampe de sanctuaire en harmonie marquera désormais la présence de Dieu. Cette œuvre unique sera classée au titre des Monuments Historiques en 1988.
En 2003, cinq verrières à motif contemporain dans la partie latérale de la chapelle viennent accompagner l'oeuvre de Lalique. Il s'agit de fenêtres hautes dans le transept nord. Imaginées et réalisées par les maîtres-verriers Michel et Stéphane Petit, elles proposent un motif décoratif qui suit le rythme des vitraux de René Lalique.
En 1948, Alix Aymé, rentrée du Viet-Nam où elle vivait depuis 25 ans, accepte la commande de la Communauté qui souhaite un Chemin de Croix qui s'harmonise avec le nouveau décor de la chapelle. Elle peint en laque les 14 scènes du Chemin de Croix. Par la réalisation de cette œuvre, elle entame un travail de deuil après la mort violente de son fils pendant la guerre d’Indochine.
La représentation des tableaux en forme de croix, suit probablement le texte du Chemin de Croix de Paul Claudel. L'ensemble sera classé au titre des Monuments historiques en mars 2010.
La 15ème station du chemin de croix est le fuit du travail d' Isabelle Emmerique, maître d'art de la laque, Paris. Elle prolonge les thèmes qui précèdent : une grande gerbe de lys offre la vie comme message d’avenir sur un fond de lumière à l’or. Le dessin en relief se lit sous les feuilles d’or, message délivré subtilement à celui qui s’arrête dans une posture de contemplation.
Quant à la marqueterie qui l'enserre, entrecroisant en tons pâles des bois de frêne et de sycomore, il s'agit du travail de fin d'études de Marie Collino, élève à l'Institut Lemonnier, section ébénisterie, Caen.
Un gisant de cire, réalisé en 1931, représentant Sainte Florida d'Afrique, martyre chrétienne du IIIème siècle, a reçu les soins de Stéphanie Duboc, spécialiste des matériaux composites et de la restauration de cires, partenaire du Musée Grévin.
Il a repris sa place, le 3 juin 2015, sur le côté droit du choeur dans une châsse de verre, surmontée de niches de pierre abritant des reliquaires.
Aperçu - photos de la chapelle et du couvent
proposé par Pascal-Jean Rebillat pour le site "Patrimoine de France" (2015)
Mise à jour : 20.02.21.